Février 2025 : Les occasions en légère baisse, regain d’intérêt des particuliers pour les voitures neuves
05-03-2025
Filip Rylant, porte-parole de la fédération de la mobilité TRAXIO : « En février 2025, le marché des voitures d'occasion enregistre 60 047 immatriculations. Ce qui représente une légère baisse de -0,5 %, soit 308 unités de moins par rapport à février 2024. Toutefois, ce volume reste supérieur de 6 852 unités (+12,9%) par rapport à 2023.
Les voitures neuves, quant à elles, enregistrent en février 2025 un total de 40 161 immatriculations, en recul de -8,1 % par rapport à février 2024 (43 722). Toutefois, les chiffres restent supérieurs à ceux de 2023 (+0,7%) et 2022 (+24,7%), confirmant une tendance positive à long terme.
La légère contraction du marché des voitures d’occasion s’inscrit dans une dynamique de vases communicants avec le marché du neuf en ce début d’année. Certains consommateurs ont privilégié l’achat d’une voiture neuve, attirés par les conditions commerciales avantageuses proposées avant, pendant et après le Salon de l’Auto. Cette dynamique ce reflète dans l’augmentation notable du nombre d'immatriculations de véhicules neufs par des particuliers, qui est passé de sous la barre des 40% en 2024 à près de 50% en 2025.
Des facteurs logistiques et administratifs ont également pesé sur le marché. Les récentes grèves de la poste ont généré des retards dans la demande et la délivrance des plaques d’immatriculation, tandis que l’allongement des délais dans certains centres de contrôle technique a retardé la mise en circulation des voitures neuves et d’occasion.
Les premiers retours des professionnels du secteur pour février 2025 sont en tout cas positifs : la demande reste soutenue. Toutefois, il est essentiel de rappeler que les statistiques d’immatriculations reflètent un état du marché avec un léger décalage dans le temps. L’impact réel des actions promotionnelles et du Salon de l’Auto ne pourra être pleinement évalué que dans les mois à venir. Cette évolution fera donc l’objet d’un suivi attentif dans les prochaines semaines. »
Évolution immatriculations d’occasion (février 2025)
Bien que l’on constate une légère baisse de 308 unités par rapport à 2024, les données de février 2025 témoignent d'une tendance globale à la hausse des immatriculations de voitures d’occasion par rapport aux années précédentes. En février 2023, 53 195 véhicules avaient été immatriculés, ce qui représente une augmentation de 6 852 unités entre 2023 et 2025.
En termes de pourcentage, cela correspond à une baisse de -0,5 % par rapport à 2024, mais à une augmentation de +12,9 % par rapport à 2023, confirmant ainsi une dynamique positive sur le marché des véhicules d'occasion sur le moyen terme.
Quelques concessionnaires et vendeurs de voitures d’occasion de premier plan nous ont fait part de leurs points de vue intéressants.
Simon Bossuyt, DEX : « Après un mois de janvier déjà remarquable, février s'est également imposé comme un mois record pour nous. Nous disposons d'un très bon stock et, combiné à un fort intérêt de la part des consommateurs, cela s'est à nouveau traduit par des chiffres de vente très élevés. L'année a donc démarré sur les chapeaux de roue : par rapport à la même période de l'année dernière, nous avons enregistré une augmentation des ventes de plus de 20 %. Notre stock est majoritairement composé de voitures hybrides et essence, incluant aussi bien des véhicules neufs que de jeunes occasions. »
Marc Van den Kerkhof, Van Mossel : « La majorité des fabricants et importateurs ont prolongé leurs promotions de salon en février, incluant des offres attractives et des financements avantageux. Cependant, la réaction du marché est restée limitée : « L’effet salon » positif de janvier s'est rapidement estompé dès le début du mois de février. Les particuliers continuent de rechercher des offres attrayantes : les voitures neuves restent chères et les promotions font donc la différence. Les voitures d'occasion, quant à elles, restent également une bonne alternative, les clients étant à la recherche de voitures à essence bon marché. Les projets du nouveau gouvernement concernant la taxation des voitures de société ont soudainement placé les véhicules hybrides rechargeables sous un autre jour. Cependant, nous ne constatons pas de changement significatif dans la demande des entreprises, les BEV restant leur option privilégiée. Cela pourrait toutefois évoluer avec la mise en œuvre des plans du gouvernement. »
Matthias Gommeren, Cardoen : « Le mois de février a connu une croissance de 15 % par rapport à l'année dernière, même si elle a été moins forte que le mois record de janvier. La demande de voitures reste plus forte que jamais, ce qui est remarquable compte tenu des incertitudes mondiales. Il existe également des incertitudes quant à la législation future au niveau national, ce qui crée parfois une certaine confusion chez le consommateur. Cette situation renforce la demande de fiabilité et de sécurité lors de l’achat d’une voiture. Les clients privilégient ainsi les distributeurs de voitures reconditionnées avec garantie, plutôt que des vendeurs inconnus ou des particuliers. Leur priorité est un achat en toute sérénité, avec des garanties telles qu’une extension de garantie ou même la possibilité de retourner le véhicule en cas d’insatisfaction. Des délais de livraison rapides restent également un critère essentiel. Le marché belge de l'automobile reste donc certainement solide et la demande de solutions de mobilité fiables ne faiblit pas. »
Frédéric Vassamillet, Soco : « Les ventes du mois de février affichent une légère progression par rapport à l'an dernier, un signal encourageant qui fait suite aux bons résultats enregistrés en janvier. Février bénéficie toujours d’un effet salon, soutenu par des offres promotionnelles attractives et des taux de crédit compétitifs, ce qui dynamise la demande. Par ailleurs, contrairement à nos craintes, nous n’avons pas constaté de baisse de fréquentation durant cette première semaine des congés scolaires.
Le marché de l’occasion continue de se montrer particulièrement compétitif face à celui des véhicules neufs. L’offre est bien présente et la demande semble également solide, confirmant l’attrait des clients pour cette alternative plus abordable. Le véhicule d’occasion récent s’impose comme le choix privilégié, offrant un excellent compromis entre prix, équipement et garantie.
Les motorisations essence conservent la première place, suivies du diesel et, en troisième position, des versions hybrides qui continuent de progresser.
Les voitures de taille moyenne et les SUV restent les plus demandées. »
Détails voitures de tourisme d’occasion (février 2025)
Les marques de véhicules d'occasion qui ont dominé, en février 2025, sont Volkswagen et BMW. Le top 5 est complété par Mercedes, devançant Peugeot, et suivie par Opel.
Parmi les modèles les plus populaires au cumul des 2 premiers mois 2025, rien n’a changé pour le top 5. Ainsi la VW Golf (4 838) arrive toujours en tête, devant la VW Polo (3 643), l’Opel Corsa (3 195), la BMW série 3 (2 664), et la BMW Série 1 (2 582).
Les moteurs à essence dominent toujours avec 55,6 %, tandis que le diesel perd du terrain avec 27,4 % pour les voitures d'occasion. En revanche, il est encourageant de constater que la part des véhicules hybrides et électriques continue de croître, même si cette augmentation reste modeste. En effet, 16,6% sont des voitures électrifiées, dont 12,7% sont des hybrides et 3,9% sont 100% électriques.
Les proportions sont nettement différentes pour les immatriculations de voitures de tourisme neuves, où les véhicules hybrides et électriques, alimentés par les achats en leasing et les acquisitions pour les flottes d'entreprises, représentent une part majoritaire des immatriculations, atteignant 70%. On observe ainsi une forte croissance des voitures électriques (VE), dont la part de marché est passée de 21,1 % en 2024 à 32,7 % en 2025.
De même, les concessionnaires observent une tendance croissante des consommateurs vers les hybrides classiques (HEV), dont la part de marché a augmenté, passant de 24,7 % en février 2024 à 31 % en 2025. En revanche, les hybrides rechargeables (PHEV) connaissent une diminution de leur part, passant de 19 % à 6,3 %. Toutefois, avec la récente formation du gouvernement belge et l’annonce de nouvelles mesures plus favorables aux PHEV, un regain d’intérêt de la part des entreprises pour ces véhicules est à anticiper dans les mois à venir.
Pour ce qui est des véhicules diesel neufs, la part de marché chute de près de moitié, passant de 5,7 % en 2024 à 3,4 % en 2025.
En février 2025, l’âge moyen des voitures d’occasion immatriculées est de 9 ans et 3 mois. L’âge médian est, quant à lui, de 7 ans et 3 mois, ce qui est relativement élevé et indique un vieillissement supplémentaire du parc automobile. De prime abord, l’âge médian des immatriculations d’occasion ne fait pas ressortir le vieillissement prononcé du parc automobile, un phénomène néfaste à son verdissement et à la réduction des émissions.
Parmi les voitures d'occasion immatriculées, 27,2 % ont entre 5 et 9 ans, tandis que 35 % ont moins de 5 ans, marquant ainsi une baisse par rapport à 2024 où ce pourcentage était de 36,8 %.
Le marché d’occasion est principalement le domaine des particuliers. Pas moins de 90,2% des immatriculations sont le fait de personnes privées, tandis que la part des voitures de société d’occasion est de 9,8% pour ce début 2025. Les vendeurs d’occasions précisent à cet égard que les entreprises débutantes optent plus volontiers pour une voiture de seconde main, et qu’elles montrent souvent de l’intérêt pour les hybrides d’occasion.
La Flandre continue de dominer le marché des immatriculations de voitures de tourisme d'occasion, avec une part de 56,5 %. La part de marché de la Wallonie est de 36 %, tandis que Bruxelles a une part de marché de 7,5 %.
